LA RESTAURATION DES TERRES DÉGRADÉES DU BASSIN DU NIGER : CONTRIBUTION DU PROGRAMME KANDADJI

Le Niger est situé en Afrique subsaharienne, zone en proie à une dégradation accélérée des terres, des forêts et des paysages. Cette situation se répercute dangereusement sur les communautés et leurs moyens d’existences. En effet, le potentiel productif des terres diminue, les cours d’eau s’ensablent, les forêts sont surexploitées et des paysages entiers disparaissent. On estime à 8 936 740 millions la superficie de terres dégradées au Niger, soit 7.1% du territoire national selon la situation de référence de la neutralité des terres (NDT); 2017.

Par son appartenance à la zone sahélienne, la République du Niger connaît une sévère sécheresse depuis 1970. Les terres classées comme cultivables (12% de la superficie totale) ne cessent de se réduire et leur fertilité de baisser en raison du manque d’eau, de l’érosion éolienne, de la disparition du couvert végétal et de la pression démographique.

La seule ressource importante en eau de la République du Niger est le fleuve Niger, troisième fleuve d’Afrique par sa longueur de 4 200 km, dont environ 550 km parcourent le territoire nigérien en sa partie Sud-Ouest de la frontière malienne jusqu’à la frontière nigériane, en longeant sur sa dernière partie le territoire béninois.

Cependant, en dehors de la dégradation catastrophique de ses sols, les ressources en eau de surface du Niger sont gravement affectées par la situation climatique de sècheresse qui sévit sur la zone sahélienne depuis 1970. Cette diminution drastique des apports, dont l’évolution future n’est pas prévisible, a des effets de plus en plus dégradants sur l’écosystème fluvial, la pérennité de l’irrigation, la santé publique et l’alimentation en eau potable de la population, du bétail et de l’industrie.

Comme la République du Niger ne dispose pas d’autres ressources suffisantes en eau de surface en dehors du fleuve Niger, la seule possibilité de remédier à cette situation consiste à construire un barrage sur le fleuve, et créer ainsi une retenue d’une capacité qui permettra un renforcement systématique des débits d’étiage à l’aval au cours de la saison sèche et d’atténuer ainsi la dégradation de l’environnement. Pour cela, l’état nigérien a adopté en août 2002, le Programme Kandadji de Régénération des Ecosystèmes et de Mise en valeur de la vallée du Niger (P-KRESMIN). Le P-KRESMIN fait lui-même partie d’un programme plus large de développement des ressources en eau du bassin du Niger et de gestion durable des écosystèmes.

L’étude d’impact environnemental et social du Programme fait ressortir que les travaux de construction du barrage vont empiéter sur les reliques des ressources forestières du bloc forestier Gabou-Alsilamey.

En effet, pour atténuer ces impacts et régénérer ces écosystèmes, le Programme Kandadji a signé une convention avec la direction Générale des eaux et forêts pour aménager 1600 ha de cette forêt communautaire à cheval entre les communes de Dessa et Bibiyergou.

Aussi, dans le cadre de la composante 3 du P-KRESMIN « Pôle de Développement et Développement Local », il est prévu la mise en œuvre du Projet de Développement Local Kandadji (PDLK). Ce projet intervient sur trois volets en appui au développement local, les Infrastructures socioéconomiques et les services (ISE), les Actions de Gestion Durable des Terres et des Eaux (GDTE) et les Projets Générateurs de Revenus (AGR).

Ainsi, en matière de Gestion Durable des Terres et des Eaux, le PDLK a réalisé 16 Micro-projets entre 2014 et 2020, pour un montant de 334 162 066 F CFA au profit des 9 communes d’intervention (voir tableau 1).

Tableau 1

Ces interventions en matière de GDTE, concernent essentiellement la récupération des terres dégradées (Fixation de dunes, Banquettes, Demi- lunes et la Régénération Naturelle Assistée), les plantations, la réalisation de seuil d’épandage, le traitement des koris, le balisage des couloirs de passage, la création de pépinière forestière et le faucardage des mares.

Ainsi, 1087 ha de terres dégradées ont été récupéré, 300 mètres linéaires de koris traités, 60120 plants plantés, 4 hectares de surface d’eau traitées (faucardage) pour éliminer les espèces envahissantes aquatiques, 3 couloirs de passage balisés, 1 pépinière crée et seuil réalisés. (voir Tableau 2).

Tableau 2

Comme on le voit, à travers ces réalisations, le programme Kandadji a non seulement contribué à la restauration des écosystèmes, mais aussi permis le renforcement de la résilience des communautés cibles.

Par: Adamou CHITOU ABDOU, Expert Biodiversité et Gestion des Ecosystèmes DSES/ABK

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