Le Gouvernement du Niger, avec l’appui financier de la Banque mondiale, met en oeuvre la phase operationnelle du Projet de développement local du Programme Kandadji (PDLK) qui fait suite à une phase pilote. L’objectif global du PDLK est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des populations tout en renforçant leur résilience face aux crises et aux catastrophes naturelles (climatiques notamment). L’objectif de développement du PDLK porte sur l’amélioration des capacités des communes et des organisations partenaires à concevoir, à mettre en œuvre et faire le suivi des Plans de Développement Communaux (PDC) et des Plans Annuels d’Investissements (PAI) de manière participative, dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations locales. Au niveau environnemental, l’objectif du projet est de réduire la dégradation des terres et de promouvoir la Gestion Durable des Terres (GDT) de la zone du Programme Kandadji en prenant des initiatives en matière d’adaptation aux changements climatiques.
Cependant, des orientations importantes ont été formulées pour la phase opérationnelle actuelle comme suit : (i) le renforcement des capacités opérationnelles des acteurs (Comités de gestion, services techniques et prestataires de services privés, conseils municipaux et communautés locales) à maîtriser la mise en œuvre et à assurer la gestion durable des micro-projets (investissements et activités génératrices de revenus et (ii) la mise en place d’investissements plus structurants à effets visibles sur les bénéficiaires à court et moyen termes.
Sur le plan institutionnel, la mise en œuvre du PDL/K a été faite à travers les interventions du PAC3 sur la base d’un protocole signé entre le HCAVN et le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et d’un mémorandum signé entre le HCAVN et la Coordination Nationale du PAC3. L’intervention porte sur la mise en œuvre du PDLK dans les neuf (9) communes du Programme Kandadji (Ayorou, Dessa, Bibiyergou, Sakoira, Sinder, Bankilaré, Gorouol, Kokorou et Méhana) suivant l’approche de Développement harmonieux à long terme des communes de la zone.
Le financement du projet est de US$ 36,3 millions (y compris taxes et autres coûts) sur une période de 7 ans, financé à partir des fonds de l’IDA (US$ 35 millions) et la contrepartie des bénéficiaires (US$ 1,3 million). Le PDLK est structuré en trois composantes, A, B et C. Le Fonds d’investissement local (Composante B) représente 24,7 millions $ US soit 68% du financement total. La répartition des financements du FIL par type d’intervention est de 40% pour les infrastructures socio-économiques, 30% pour la gestion durable des terres et des eaux et 30% pour activités génératrices de revenus. Les composantes A et C et le non-alloué constituent respectivement 14%, 13% et 5% du financement total.
Les trois composantes du PDLK sont décrites ci-après :
Composante A: Renforcement des Capacités
Il s’agit d’appuis à des initiatives visant à renforcer les capacités des Communes Ciblées et à améliorer la gouvernance locale, à travers les activités suivantes :
- Renforcement des capacités des Communes et des Communautés,
- Fourniture d’un appui à des initiatives menées au niveau des Associations Communautaires,
- Promotion de l’intercommunalité,
- Renforcement des capacités du Conseil Régional pour s’acquitter de sa mission,
- Renforcement des capacités des communautés.
Composante B: Fonds d’investissement local
Le PDLK met en place un Fonds d’investissement Local (FIL) pour financer des microprojets identifiés et planifiés par les bénéficiaires eux-mêmes, sous la maîtrise d’ouvrage des collectivités locales. Les microprojets seront mis en œuvre en fonction d’une approche basée sur les résultats. Un appui direct est fourni à la mise en œuvre des PDC et des PIA des Communes partenaires du projet. La Répartition du FIL par catégorie de microprojet et du niveau de contribution des bénéficiaires est donnée par le tableau N°1.
Tableau N°1 : Répartition du FIL par catégories de microprojets
Types de Micro-projets | Clé de répartition entre les catégories | Contribution |
Infrastructures socioéconomiques | 40 % | Infrastructures marchandes : 10%; Infrastructures Sociales : 5% (en nature et/ou en espèces,) |
Gestion durable des terres et des Eaux (GDTE) | 30 % | 5% en nature |
Activités génératrices de revenus (AGR) | 30 % | 10 % en espèce |
Composante C: Coordination, gestion, suivi-évaluation et communication du Projet
Elle a trois sous-composantes :
- coordination, planification, suivi et évaluation du Projet ;
- activités de communication, de gestion et de partage des connaissances du Projet ; et
- gestion administrative et financière du Projet, passation des marchés et contrats, atténuation des impacts sociaux et environnementaux et organisation du travail.
Historique de la mise en œuvre du PDLK
Dans le cadre de la mise en œuvre de la sous-composante 3.3 relative au développement local du Projet Kandadji financé par la Banque mondiale, Haut-Commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger (HCAVN – maintenant remplacé par l’ABK) a convenu à travers un protocole d’accord signé le 24 septembre 2013 de mettre en œuvre les activités de la composante 3.3 avec l’assistance technique du Ministère de l‘Agriculture et de l’Elevage à travers le PAC3.
Pour rendre opérationnel les dispositions du protocole d’accord HCAVN-MAG/EL, un mémorandum décrivant les modalités pratiques de l’intervention du PAC3 a été signé le 14 février 2014 entre le PAC3 et le HCAVN. Ce mémorandum stipule en son article 1er que la CNC/PAC3 mettra en œuvre la composante 3.3 du PDREGE-APL2A à travers la CRC/PAC Tillaberi. Le mémorandum en son article 5 alinéa 1 précise que l’utilisation des ressources humaines du PAC et du HCAVN sera privilégié et le gap sera comblé par recrutement complémentaire. En termes de prise en charge, le HCAVN prendra en charge le personnel et le fonctionnement de la CRC/PAC Tillaberi, et la Coordination Nationale/PAC prendra en charge les salaires du personnel du niveau central intervenant ponctuellement sur les activités du PDLK.
Cependant, l’approche de mise en œuvre du volet « Développement Local » adoptée par le Programme Kandadji n’a pas permis jusque-là d’atteindre tous les résultats attendus. Les difficultés rencontrées sont à divers niveaux dont entre autres : l’identification et l’implication de prestataires fiables et expérimentés ayant une vision prospective et inclusive dans la préparation des Plans de Développement des Communes (PDC), l’élaboration des microprojets (MP) ‘qui n’est pas en phase avec la capacité de participation financière des Communes bénéficiaires, la non-participation effective des populations et des structures institutionnelles dans le processus de préparation et d’exécution des MPs, le suivi et évaluation de leur mise en œuvre par les différentes parties prenantes, et l’insuffisance de la clarification des rôles des différents types d’organisations villageoises, et des aspects fiduciaires correspondants. Cette situation necessite de mettre en place des actvités complementaires et une organisation plus efficace et plus efficiente afin de rattraper le retard et d’atteindre les objectifs visés en matière de développement local.
Suite à la restructuration du HCAVN et sa transformation en Agence du Barrage de Kandadji (ABK) et dans le souci d’insuffler un dynamisme au PDLK, il a été convenu de confier la gestion de ce volet à un regroupement d’ONG (ABC Ecologie, CDR, ORDENA et FFA) afin de relever ce défi, de façon participative, efficace et efficiente dans la durée. Ce consortium d’ONG a pris service le 25/06/21