SUCCESS STORY : COMMERCE DE COURGES, UN CRENEAU PORTEUR POUR SEYBOU MOUSSA

La première phase du Plan d’Action de Réinstallation (PAR1) du programme qui a été achevée en 2016 a eu pour finalité le déplacement et la réinstallation de trois villages : Kandadji, Sanguilé et Alsilamé dont la population et celle de Gabou le village d’accueil, se sont vu doter de toutes les d’infrastructures sociales adéquates et d’aménagements hydro-agricoles pour vivre dans des conditions meilleures à celles d’avant. Mais en dehors des bénéficiaires directs, le PARI a favorisé l’avènement d’une catégorie d’opérateurs dans de métiers divers qu’on peut considérer comme bénéficiaires indirects. Très dynamiques, certains sont des ressortissants d’autres villages de la commune de Dessa, non touchés par le PARI. Il s’agit notamment de meuniers, des menuisiers et des commerçants. Seybou Moussa, bien d’aplomb dans une tenue correcte est l’un des commerçants grossistes du marché « Kiébana » situé entre Kandadji et Sanguilé. Il exerce ses activités commerciales dans le domaine particulier des courges. Et il en est fier car selon lui, le chemin qu’il s’est frayé est d’autant plus fructueux que ses besoins fondamentaux sont largement satisfaits.

« Je suis originaire de Séno dans la commune de Dessa et j’ai aujourd’hui 53 ans. Avant, je faisais l’exode saisonnier tantôt à Cotonou au Bénin, tantôt à Lomé au Togo. Mais depuis une dizaine d’années, j’ai décidé de ne plus sortir du Niger pour me consacrer à des activités commerciales. Mon domaine de prédilection est la courge. Au départ c’était à un niveau très limité. Mais progressivement j’ai réussi à être dans une posture de grossiste et à créer des réseaux de commercialisation dans la zone et même hors de nos frontières. C’est ainsi que je ravitaille non seulement des détaillants de Niamey et de Gothèye mais aussi des grossistes de Gao au Mali et ceux de Téra qui, il y a un an encore écoulaient une grande partie de leurs courges sur les marchés de Dori au Burkina Faso.

Je dois dire que si aujourd’hui mes activités prospèrent c’est grâce au marché Kiébana réalisé dans le cadre de la mise en œuvre de la première phase du Plan d’Action de Réinstallation sur la voie bitumée Niamey- Gao en passant par Tillabéri. En effet quelle que soit la quantité de courges que j’achète sur le marché (et c’est souvent plus de mille unités qu’on peut estimer en tonnes), je peux facilement la drainer en direction de mes clients. Donc les transactions me sont devenues plus faciles. Je dois préciser que les courges que j’achète ici sur le marché de Kiébana proviennent particulièrement des îles de Séno et de Kandadji ».

Il dit ignorer avec exactitude ce que ses activités lui rapportent par moi sur le plan financier, mais déclare gagner de quoi être totalement à l’abri des besoins primaires (vivres, vêtements, soins de santé etc.). Et en plus de biens matériels qu’il a pu acquérir et sur lesquels il s’est gardé de donner des détails, il a eu à effectuer cette année le pèlerinage à la Mecque, aux lieux Saints de l’Islam. Ce qui explique qu’il a pu trouver un créneau très porteur, le chemin de la victoire sur la misère et la pauvreté. Il souhaite simplement que soit étudié dans le cadre de la deuxième phase du Plan d’Action de Réinstallation (PAR2), la possibilité et les conditions susceptibles de promouvoir le système de production de ce légume qui se vend bien sur le marché.

QUELLE UTILISATION FAIT-ON DE LA COURGE SUR LAQUELLE SEYBOU MOUSSA A ORIENTÉ SA PRÉFÉRENCE ?

La courge serait l’une des premières plantes domestiquées par l’homme. Les traces de domestication sont très anciennes. Certaines sources situent son origine en Amérique et elle serait cultivée depuis environ huit mille ans au Mexique. D’autres par contre estiment que c’est probablement par l’Egypte qu’elle arrive en Italie dès l’Antiquité avant de se répandre dans le reste du monde.

Elle fait partie de la famille des cucurbitacées et est aujourd’hui cultivée aussi bien en Afrique, en Amérique, en Asie qu’en Europe. Au Niger, son fruit est utilisé comme légume dans la sauce. Il peut également être préparé sous forme de soupe. Selon des nutritionnistes la courge a des bienfaits nutritionnels remarquables sur la santé car elle renferme de nombreux minéraux et oligoéléments : calcium, cuivre, fer, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, zinc etc., utiles pour stimuler les défenses de l’organisme et limiter les risques de carences, notamment en fer.

Pour des spécialistes nigériens de la médecine traditionnelle, les graines reconnues pour leurs actions anti- inflammatoires et diurétiques, peuvent être utilisées pour soigner entre autres, les infections urinaires ou incontinence, les maladies parasitaires causées par les vers intestinaux, l’hypertrophie bénigne de la prostate, les crampes, les maladies cadio- vasculaires, les caries dentaires. Chez les Amérindiens d’Amérique du Nord, les courges seraient même considérées comme le fruit de la santé. Il est donc nécessaire de promouvoir davantage la culture de la courge au Niger et qu’une place de choix soit accordée au fruit de cette plante dans nos habitudes alimentaires.

MOUSSA IDRISSA AT STUDI/ABK

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